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Je crois qu’il faut être très prudent dans l’interprétation de cette méta-analyse et dans son application à notre milieu clinique.
Premièrement, l’écologie locale diffère. Les taux rapportés de SARM des deux papiers ayant le plus de poids dans la méta-analyse (Talan 2016 et Daum 2017) sont de 45.3% et 49.4% respectivement. En comparaison, la prévalence de SARM-AC est d’environ 10% dans le CHU de Québec ( https://www.chudequebec.ca/getmedia/a6135d52-a3dd-45ba-ae1c-13641df249d7/bulletin_28_traitement_cellulite_urgence.aspx ). Il est fort probable que le bénéfice clinique mesuré ne soit pas de la même ampleur dans une population ou la prévalence est 5 fois moindre.
De plus, environ 1/3 des patients traités dans le protocole de Daum et al. l’ont été avec la Clindamycine, ce qui représenterait un choix imparfait au Québec ou le pourcentage de souches SARM isolées et résistantes à la Clindamycine n’est pas négligeable ( https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2182_staphylococcus_aureus_resistants_isoles.pdf ).
Ensuite, il est risqué d’utiliser les données concernant la sécurité du traitement présentées telles qu’elles le sont. En effet, ni l’étude de Talan et al. ni l’étude de Daum et al. ne possède la puissance pour détecter des évènements rares tels des réactions allergiques sévères, des SJS/TEN ou encore l’émergence d’antibio-résistance.
Il serait pertinent de confirmer les conclusions de cette méta-analyse au sein de notre population. Pour le moment, telles que présentées, elles ne supportent pas à elles seules un changement de pratique local (ATB à chaque drainage d’abcès).
Personnellement, face à un abcès simple, je demande une culture après le drainage et considère une antibiothérapie empirique uniquement chez les individus avec facteurs de risque d’être porteurs SARM-AC : patients jeune, UDIV, sports de contact, premières nations, incarcération, militaires, HARSAH, VIH, infection/colonisation antérieure.
Merci pour cette capsule!